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Nous voici donc en Inde, le 7 novembre, à 20 h 30.
Direction l’hôtel que nous avions réservé par internet : hôtel minable… Nous sortons pour nous restaurer, c’est notre premier choc ! Les vaches dans les poubelles, des rats grouillent dans leurs pattes… les odeurs ! Et cerise sur le gâteau, le bruit !
Dès le matin, nous quittons l’hôtel… pour un autre, aussi minable ! Nous décidons de nous organiser un peu mieux et passons quelques heures à trouver un hôtel convenable. Nous avons l’impression d’être dans une fourmilière humaine, abrutis par le bruit des klaxons… le trafic est dense ! La rue nous réserve plein de surprises : les vaches, les chèvres, les chiens, les chats, les pauvres, les mendiants, des familles entières qui dorment et vivent sur les trottoirs… et tout çà au milieu des échoppes de toutes sortes et des détritus. Voici donc Bombay avec ses 17 millions d’habitants !
13 novembre : Visite du bidonville de Bombay (Dharavi), le plus grand d’Asie, par l’Association Reality tours. Nous avons été surpris par l’organisation interne. De petites industries (récupération et recyclage de plastiques et de ferrailles, travail du cuir, du textile et fabrication de gâteaux…) existent, avec des conditions de travail et de vie déplorables. Nous avons empruntés des passages très étroits, avec une rigole au milieu, conduisant à des habitations très sommaires. Nous y avons rencontré beaucoup d’enfants, sourires aux lèvres, malgré leur environnement. Nous pensons avoir vu la partie « clean » du bidonville. Nous sommes plus choqués par la misère des rues qu’ici.
D’après le guide, ce bidonville est appelé à disparaître dans quelques années au profit de buildings…
Le soir, nous allons à Victoria Station prendre le train pour Aurangabad (à 380 km). Jolie gare, mais bourrée de monde, comme d’hab !
Nous avons droit aux couchettes, 6 d’un côté du compartiment, et 2 de l’autre. La nuit fut agitée (passages de vendeurs ambulants, du contrôleur, des gens qui vont, qui viennent, qui parlent, qui mangent, qui téléphonent…). Arrivés à 5 h 00 du mat (au lieu de 4 h 00), pas frais mais entiers…
14 novembre : après avoir un peu récupéré à l’hôtel, nous visitons Aurangabad en rickshaw. Nous commençons par une caserne de pompiers. Le boss est sérieux, le personnel au garde à vous. On termine par l’inspection des camions… dommage que les échanges soient limités par le langage.
Ensuite, nous continuons par le mini taj mahal (Bibi-ka-Maqbara), le moulin à eau (Panchakki) et terminons par le market.
15 novembre : nous partons en taxi pour la journée, avec Tom (un jeune anglais qui parle français), et 4 indiens (qui parlent hindi). Nous débutons par la forteresse de Daulatabad (c’est très grand et très haut – bonjour les genoux!). Il y a des singes là aussi, et des petits écureuils à rayures.
Forteresse de Daulatabad |
Avant le lunch, nous nous arrêtons dans un temple (Ghrishneswar), lieu de pélerinage. On fait la queue pieds nus (çà va assez vite), les hommes doivent entrer torse nu (tiens, une nouveauté), et les filles ressortent avec un point rouge sur le front (le 2ème !).
L’après-midi est consacrée aux grottes d’Ellora. Il y en a 34, nous ne visiterons que les plus belles. Surtout une, le temple de Kailasa, demeure de Shiva. C’est la plus grande structure monolythique du monde entièrement creusée dans la roche. C’est vraiment grandiose !!! De toute beauté.
Aux grottes d’Ellora |
Le 16 novembre, après avoir fait un peu de shopping, retour sur Bombay par le train, même chose qu’à l’aller… en plus agité !
Nous passons 4 jours à Bombay : ballades, recherche d’assurance pour les camping-cars (infructueuse), visite de Bollywood (Robert et Anne-Marie), …
Sans nouvelles des camping-cars, nous décidons de prendre le train pour Navi Bombay, afin de rencontrer le contact qui nous a été donné en Iran. Et là, surprise, surprise ! Il s’avère que ce n’est pas cette agence de shipping qui s’occupe du transfert de nos camping-cars. Cependant, on nous renvoit sur la bonne agence, qui se trouve à Bombay ! Et, cerise sur le gâteau, nous apprenons que nos camping-cars sont toujours en Iran ! Le cargo est parti sans eux, et on ne sait pas trop pourquoi… (on apprendra plus tard qu’ils ont été passés aux rayons X ?, pour voir s’il n’y avait pas de drogue à l’intérieur…)
.Du coup, il faut attendre le prochain cargo, et d’après notre contact iranien, pas avant fin novembre ! Et cet imprévu ne nous amuse guère… Il faut revoir le programme.
A Navi Bombay nous rencontrons un couple d’indiens qui nous invitent chez eux pour le dîner. Ils nous ont emmenés chez eux en moto (à 3 sur l’engin). Le Monsieur est Pasteur, et nous avons droit à la prière avant le repas.
Pour rejoindre Bombay, le train du dimanche soir est archi comble. A tel point, que nous ratons le 1er train qui se présente… et le 2ème, il faut pousser pour pouvoir le prendre , il faut le vivre pour le croire !!!
Le lundi 25 novembre est consacré à la recherche d’un circuit organisé dans le Kérala. C’est très rapide puisque nous prenons l’avion le mercredi 27 novembre pour Cochin.
LE KERALA
Nous sommes accueillis par Tchadi, notre chauffeur pour la semaine. Le climat est encore plus chaud qu’à Bombay et très humide.
Le paysage est surprenant, de l’eau partout ! C’est vert, c’est tropical, c’est magnifique.
L’après-midi sera consacrée à la visite de Cochin, l’église St François (dans laquelle Vasco de Gama a été enterré au début), le palais néerlandais, les filets de pêche chinois, la synagogue, la mer…
L’église St Françis | La Synagogue | Les filets de pêche |
Le 28 novembre, nous nous rendons à Munnar, dans les terres. çà nous donne un aperçu des routes de montagnes indiennes (il nous a fallu 4 heures, pour faire 150 km en voiture…).
En cours de route, nous nous arrêtons faire une ballade à dos d’éléphant. Eh bien c’est haut ! et en plus, c’est large un dos d’éléphant
Le soir, nous assistons à un spectacle d’art martial de Kalarippayattu, à l’origine de tous les arts martiaux. C’est du beau spectacle, çà nous a plu à tous. Ce sont de belles performances de souplesse,… un peu comme nos Robert !
Promenade tout en hauteur | Le Kalarippayattu |
Le 29 novembre, nous débutons la journée par le parc national d’Eravikulam. Nous y rencontrons tigres, éléphants, tahrs, chiens et chats sauvages, … mais seulement sur images. Nous ne verrons que des tahrs (espèce de chamois).
Notre circuit se déroule au coeur des plantations de thé, ce qui nous offre un paysage curieux, mais de toute beauté.
Nous visitons le musée du thé, les explications en anglais sont ma foi bien difficiles à comprendre, mais nous sommes pris en main par un employé bien patient.
Parc d’Eravikulam | Plantation de thé | manufacture de thé |
Le lendemain, nous faisons route vers Thekkadi. En chemin, nous nous arrêtons dans un jardin d’épices et plantes médicinales (mais dommage, peu d’épices…). Nous y voyons quand même une fleur de cardamone.
Comme en Guadeloupe | Fleur de cardamone |
L’après-midi, nous nous offrons une ballade sur le lac dans la réserve naturelle de Periyar. Nous y observons la faune… mais de loin : éléphant, antilopes, singes, bisons et de nombreux oiseaux.
Mais ce qui nous a plu le plus dans notre circuit, c’est notre mini croisière dans un « houseboat » sur les backwaters d’Alleppey.
Nous avons embarqué tous les 4 en fin de matinée, accueillis avec colliers de fleurs de jasmin et jus de noix de coco. Un bateau rien que pour nous, avec 3 personnels.
La journée a été rythmée par le déjeuner, le dîner et la lente navigation sur les canaux. Nous avons passé notre temps à contempler rizières, maisons isolées, oiseaux et fleurs…
En soirée, nous nous arrêtons près d’une petite maison sous les cocotiers et en profitons pour goûter une délicieuse boisson locale issue de la branche du cocotier (Toddy) : c’est INFAME !!!!
Mais que la nuit a été tranquille ! Le bruit des klaxons ne nous a pas manqué !
Mais à 7 h 30 du mat’, démarrage !
Puis retour sur la terre ferme après un bon petit déjeuner
Le 2 décembre, nous arrivons à Kovalan, petite station balnéaire. Il y fait très chaud.
Le lendemain, nous visitons Trivandrum, son zoo, ses plages.
Au zoo, animaux classiques (tigres, léopards, lions, guépards, oiseaux, ours, crocodiles…) mais ce qui nous a impressionné le plus, c’est la dimension des bats dans les arbres au-dessus de nos têtes ! Jamais nous n’en avions vu d’aussi grandes !
La fin de journée se termine à la plage, où les Robert se font un plaisir d’aider les pêcheurs à pousser leurs bateaux à la mer |
Le lendemain matin, nous assistons à une pêche au filet depuis la plage. Et bien, c’est vraiment à voir !
Les filets, disposés en arc de cercle, sont reliés à la plage par des cordes sur lesquelles tirent les pêcheurs. Ils sont nombreux et la manoeuvre est scandée par leurs voix. Cette pêche dure plusieurs heures.
A Kovalan, nous profitons des plaisirs de la baignade, en piscine et en mer. Et alors, là, on n’ose même pas vous le dire, mais elle est super BONNE, malgré ses grosses vagues.
Le 5 décembre, nous apprenons que nos campings-cars sont enfin partis d’Iran et devraient arriver vers le 11 ou 12 décembre.
Nous décidons de repartir faire un petit circuit dans le Tamil Nadu
LE TAMIL NADU
Le 6 décembre, nous quittons Kovalan, avec un nouveau chauffeur, Sady, vers le cap Camarin (Kanyakumari), le bout de l’Inde !
En chemin, nous faisons un tour de bateau dans une mangrove, puis visitons le palace Padmanabhapuram. C’est le palace en bois le mieux conservé au monde. Ne vous fiez pas à la photo, il est magnifique, très grand, nous y entrons pieds nus… mais non autorisés à prendre de photos à l’intérieur.
Nous finissons la journée par un temple, très ancien, Sucheendram. Un guide nous prend en main et nous donne plein d’explications sur Vishnu, Shiva, Brahma… Nous avons même droit à une démonstration de musique sur les colonnes en pierre ! (Toujours pas de photos intérieures). Deux énormes chars étaient devant le temple en prévision de la prochaine fête religieuse.
Le lendemain, avant de quitter Kunyakumari, nous prenons le bateau pour Vivekananda Rock (1 heure d’attente pour 5 mn de traversée…) : Il s’agit d’un rocher sur lequel a été construit un mémorial et un centre de méditation. Sur le second rocher, non accessible, se trouve le mémorial de Gandhi.
Allez maintenant en route pour Madurai !
270 km, sur les routes indiennes, vous n’imaginez même pas ! Entre les motos, rickshaws, voitures, camions, bus, vaches, chiens, chèvres, singes, dindons, piétons… il faut se frayer un chemin ! Heureusement, notre chauffeur Sady est vigilant… mais nerveux. Bonjour les coups de frein, de volant, d’accélérateur, et de klaxon (tout le temps).
Ah, la route, çà fatigue ! Mais nous avons le courage, en fin de journée, de visiter le temple de Madurai : Sri Meenakshi. Avant d’y entrer, les Robert sont obligés de s’habiller à l’indienne : ils passent un dhoti qui leur sied très bien.
Le lendemain, avant de quitter Madurai, un petit saut au palais de Tirumalai Nayak. Il a certainement dû être magnifique, mais il n’en reste pas grand chose.
L’après-midi, nous arrivons à Trichy. Après avoir déposé nos bagages à l’hôtel, nous allons voir l’immense temple de Ranganatha swani, dédié à Vishnu, sur l’île de Shrirangan. Il est encore plus grand que celui de Madurai, il comporte 7 enceintes, mais nous n’en visitons que 4 partiellement. Il faut être hindou pour pénétrer dans les 3 enceintes centrales, la dernière étant surmontée d’un dôme recouvert de feuilles d’or.
Puis, Anne-Marie et Robert (celui de Hélène) font l’ascension du fort du rocher (Rock Fort) et au bout de 200 marches environ, ils arrivent au temple dédié à Ganesh. Ils ont une vue magnifique sur toute la ville et les alentours. Robert (l’autre) se repose car il a mal à un orteil (suite à un coup dans un tabouret la veille) … et Hélène reste avec lui.
9 décembre : encore 270 km, dans les mêmes conditions que l’avant-veille, pour rejoindre Pondichéry. L’après-midi, visite d’un centre médical : Robert a une fracture du petit orteil, et Anne-Marie fait une allergie aux piqûres de moustiques ! Ah la la, quelle équipe !
Le lendemain, nous visitons Pondichéry. Nous pensions y trouver un petit coin de France, et sommes déçus ! Il ne reste que les noms de rues en français, du côté du consulat, et les képis des policiers.
De plus, Pondichéry est bien connu pour ses bars et ventes d’alcool. Un reste de France ??
Nous nous promenons le long de la mer, très agitée, et nous arrêtons à l’église Notre-Dame des Anges. La messe y est encore dite en français chaque dimanche. Mais pas de chance, nous sommes mardi…
Du coup, nous allons nous recueillir dans l’ashram de Sri Aurobindo et de la « Mère », sa compagne, lieu de retraite pour personnes en quête de spiritualité.
Et non loin de là se trouve Auroville, cité internationale se voulant universelle (sans religion, sans nationalité, sans hiérarchie sociale) imaginée par Sri Aurobindo et mise en chantier par la « Mère » en 1968. Dans l’enceinte d’Auroville, on peut voir un arbre centenaire, de 50 m de diamètre (un banian) et non loin de là le matrimandir, sphère géante recouverte de feuilles d’or, lieu de méditation ouvert aux initiés.
D’ailleurs, on se demande si nous n’allons pas revendre nos campings-cars, afin d’aller passer notre retraite au sein de cette communauté, pour y trouver la paix intérieure...
En entrant à l’hôtel, bonne nouvelle, nous apprenons que les campings-cars sont arrivés en Inde. Et nous ne sommes même pas là pour les réceptionner ! Zut alors ! Il nous faut patienter encore 2 jours, le temps de rejoindre Chennai et de prendre l’avion pour Bombay, le 12 au matin.
LE MAHARASHTRA
Jeudi 12 décembre : Nous revoici à Bombay, dès 7 h du mat’… avec nos sacs à dos. 1ère chose : direction le bureau de M. Amol, de la SALZ LOGISTICS, notre transitaire. Nous y passons 3 heures, pas très agréables car d’entrée il nous annonce un coût de 12 000 €. Ensuite, il nous indique les conditions pour la récupération des camping-cars, dédouanement, déchargement, sans compter qu’il nous annonce des délais fluctuants, et payants. Après discussion, le coût tombe à 2 700 € pour les 2 campings-cars, ce qui nous parait encore excessif. Nous nous quittons en prenant rendez-vous pour le lendemain, pour nous rendre au port.
Vendredi 13 décembre : Nous partons au port, plein d’espoir. 1er arrêt aux douanes (Hélène et Robert sont obligés d’attendre dans la voiture, et il fait chaud…). Après 3 heures d’attente, on ne sait pas trop pourquoi… (un douanier se promène pourtant avec nos dossiers, il va, il vient… on attend soit-disant une signature…), on va voir nos campings-cars ! Ils sont sur un camion. Ah quel plaisir de les retrouver. Mais on ne pourra pas repartir avec, et demain c’est samedi, les douanes sont fermées. Donc, il faut attendre lundi !
Retour à l’hôtel, bien déçus et avec encore beaucoup d’interrogations pour la suite… surtout qu’il a fallu verser la moitié de la « rançon »…en cash…
Lundi 16 décembre : De retour au port, avec nos sacs à dos. Nous retrouvons les bureaux de la douane (un bien grand mot, un canapé crasseux où on hésite à s’asseoir) et attendons encore, et encore.
On nous dit 10 mn, 15 mn… on nous amène quand même à manger (un sandwich indien) mais dans la voiture. Finalement nous attendrons la journée entière. Il manque encore une signature (l’officier des douanes est débordé et tout seul… normalement, ils sont trois).
On passe voir les campings-cars, qui ne sont plus sur le camion, mais encore sur le flat-rack. Nous constatons qu’ils ont été abîmés au déchargement.
Retour à l’hôtel, avec nos sacs à dos… Le moral est au plus bas !
Notre transitaire nous donne rendez-vous pour le lendemain matin.
Mardi 17 décembre : De retour au port, avec nos sacs à dos, mais à 12 heures cette fois, M. Amol était en retard. 1er arrêt aux douanes (on commence à connaître, toujours le même canapé) et on attend les 2 dernières signatures. Bon, ça y est. Le paiement maintenant, en cash, dans la voiture, sans les filles ! Comme dans les films de gangsters…
Maintenant, nous pouvons enfin aller chercher nos campings-cars et là, surprise, personne n’a la moindre idée du comment on va les descendre du flat-rack !!!!!
Beaucoup de monde autour, beaucoup de chefs, beaucoup de discussions, et seulement 2 solutions, dont une de sangler les campings-cars pour les soulever avec une grue. Pas d’accord les Robert !
Ils font un premier essai avec des plans inclinés métalliques, trops courts, on essaye, çà ne marche pas, le laika remonte.
Nouvelle idée : un plan incliné, pas assez haut, qu’il faut remonter avec des bastaings, et relevé avec un gros trans-palette. Et là youpee, çà marche !
Et avec tout çà, il est déjà 18 heures et nous quittons enfin le port, après une dernière signature et la récupération de nos papiers. Nous resterons dormir à proximité, au milieu des camions… dans la poussière.
Ah quel bonheur d’être chez soi.
Mais les premiers jours sont consacrés au nettoyage intérieur et extérieur, à la réparation du marche-pied du Laika.
Nous nous adaptons tant bien que mal aux conditions de circulation, et au manque de signalisation. A tel point que dès la sortie de Bombay, on se plante ! Ce qui nous oblige à prendre une route très mauvaise pour rejoindre Daman (30 km en 2 heures).
DAMAN
A Daman (le 20 décembre), ancien territoire portugais en bord de mer, nous visitons la citadelle, le port et la plage de sable soir, avec ses poissons et crevettes à sécher. Mais ce qui nous surprend le plus, ce sont d’innombrables shops de vente d’alcool à des prix très bas (du rhum à moins de 2 € la bouteille), et c’est bien pire qu’à Pondichery. Pour être tranquille, nous préférons nous installer pour la nuit sur un parking d’hôtel gardé.
LE GUJERAT
Le 22 décembre : nous sommes à Vadodara et visitons un superbe palais de Maharaja (Lakshmi Vilas). Il s’agit de l’édifice le plus coûteux jamais construit par un particulier au 19ème siècle. Quel bonheur d’avoir un audio-guide en français ! Nous n’en visiterons qu’une petite partie, il est toujours habité par les descendants du maharaja
Nous arrivons à Ahmadabad le 24 décembre. Nous passons l’après-midi à trouver un emplacement. Finalement, nous finissons dans la cour des pompiers. Et quelle cour, et quelle triste caserne… mais que de monde encore autour des campings-cars ! Bon, il faut penser au réveillon. On a du champagne au frais et du foie gras, importés de france. Pas de repas de Noël ici… çà sera un repas indien, comme d’hab, mais non’veg. quand même ! Nous aurions aimé nous rendre à la messe de minuit, mais nous n’avons pas trouvé d’église…
Quelques rencontres sur la route |
Le jour de Noël, bonjour les réjouissances. Anne-Marie et Robert ne se sont pas lavés… devinez pourquoi. Et nous avons vidé la soute, à la recherche du clandestin. Nous allons quand même visiter Ahmadabad : on commence par le lac ou soit-disant il y a un festival de cerf-volants. Il n’y a rien, nous n’y allons sans doute pas à la bonne heure… mais seule consolation, c’est propre par rapport au reste. Nous trouvons la citadelle après bien des efforts, et sommes très déçus, rien à voir. Nous nous rendons ensuite au musée du textile (à ne pas manquer) : pas de chance, il est fermé ! Trop bien le Noël ! En plus, la ville est bruyante, la circulation y est impossible… nous n’y restons pas une minute plus ! Ce qui est faux, car il nous faut trouver la sortie et çà nous prendra bien plus d’une heure…
Le 26 décembre : il nous faut absolument trouver du gaz (Anne-Marie et Robert veulent se laver). En arrivant à Mahesana, nous nous en occupons et y passerons quand même la journée. Ils sont compliqués ces indiens, mais le problème de langage n’arrange rien (ils parlent peu anglais ici, par rapport au sud).
Le lendemain, nous faisons route vers Patan. En chemin, nous nous arrêtons au temple du soleil à Modhera. Ce temple est complètement différent de ce que nous avons déjà vu. Il y a un grand bassin en contrebas où les indiens viennent prier en s’aspergeant d’eau
Nous allons voir le tissage de la soie chez un artisan. On se rend compte que cette technique représente d’innombrables heures de travail, entre la coloration du fil et le tissage minutieux. Dans cette maison, ils sont tisserands de père en fils.
Le soir, en revenant de l’apero chez Anne-Marie et Robert, nous allons enfin pouvoir faire connaissance avec notre intrus, bel et bien pris au piège. Un joli petit rat ! Ouf… nous allons enfin pouvoir dormir tranquilles
LE RAJASTHAN
Le site est pittoresque, des palmiers dans la montagne, des rochers, dommage qu’il soit un peu gâché par les détritus de toutes sortes le long du cours d’eau. Nous visitons un ensemble de temples, dont l’un est remarquable par la finesse de ses sculptures en marbre. A son entrée, nous admirons d’imposantes statues d’éléphants en marbre également. Nous projetons de nous rendre au lac Nakhi Talab, et peut-être d’y rester pour la nuit, loin du bruit de la ville… mais surprise, l’endroit est noir de monde, de voitures garées anarchiquement, nous ne pouvons ni y accéder, ni nous stationner. Tant pis, on repart, un peu déçus.
Le 29 et le 30 décembre, nous sommes à Udaipur. En entrant dans la ville, ce qui nous frappe en premier, c’est la propreté des rues ! Surnommée la Venise de l’Orient, elle est construite autour d’un lac artificiel, le lac Pichola, dans lequel se reflètent les collines environnantes, et les somptueux palais. Quelques uns sont d’ailleurs carrément au milieu du lac, sur de petits îlots ! L’après-midi, nous visitons le city palace, mais seulement une partie, la plus ancienne. Le reste est occupée par un hôtel et par la famille du Maharana. Nous avons pris plaisir à déambuler dans les couloirs étroits et escaliers débouchant tantôt sur de petites pièces, tantôt sur des patios. C’est de toute beauté.
Le 31, nous sommes à Chittorgarh, pour le réveillon du nouvel an. Nous visitons d’abord la forteresse qui domine la ville, et que nous n’avons pu apercevoir de loin à cause de la brume. Un guide indien, parlant français, nous accompagne car le site est immense : palais en ruine, temples, tour de la victoire, tour de la renommée… Nous apprenons beaucoup de choses, mais qu’en retiendrons nous ?
Maintenant, place aux préparatifs du réveillon. L’apéro, c’est dans le rapido (vin blanc indien + foie gras du Perrier). Pour le resto, on y va en touk-touk (Robert en profites pour perdre sa jolie paire de lunettes !) et il fait froid, comme une St Sylvestre en France, mais sans gueuleton… Pour vous mettre l’eau à la bouche, nous avons mangé : soupe de tomate, chicken-rice « spicy » (comme d’hab !), accompagné quand même d’un merlot colombien. Et à minuit et demi, tout le monde est au lit !
Youhou, bonne annee !!!
Le lendemain, nous avions prévu de visiter le palace Umaid Bhawan, résidence de l’actuel Maharaja de Jodhpur, dont une partie est transformée en hôtel de luxe. Nous sommes refoulés à l’entrée, le Maharaja organise une « garden party », et pas de chance nous ne retrouvons pas nos invitations… Nous allons donc visiter le cénotaphe de Jaswant Thada, un mausolée de marbre blanc. Ensuite, nous nous rendons au marché aux épices, près de la tour de l’horloge.
Le 5 janvier, nous reprenons la route dans un brouillard très dense… c’est l’enfer ! Les indiens roulent comme d’habitude, à contre-sens, pas éclairés… si bien qu’à un moment donné, nous sommes stoppés : il s’agit d’un carambolage de camions principalement, sur un bon kilomètre. On ne compte pas le nombre de camions accidentés, dont certains avec la cabine complètement défoncée. Et on ne vous parle pas du balisage… il n’existe pas ! Il nous faudra au moins une heure pour sortir de ce « bouchon ».
Nous arrivons malgré tout à Jaipur, la cité rose. Nous avons bien du mal à trouver un emplacement, quand nous tombons sur Raja. Il nous installe dans une impasse, près de chez lui, et nous dit organiser une party, avec 150 personnes… et nous y invite. Il vient nous chercher à 19 heures : il faut d’abord aller acheter des bières (surtout pour lui), bières que l’on boit tous les 4 dans son touk-touk, et lui et ses potes à côté. Il fait froid, la bière descend mal pour nous… on se demande pourquoi on ne va pas à la soirée. Au bout d’une heure, on le suit chez lui. Et là, surprise ! Les 150 personnes sont en fait un « village » où vit Raja et sa famille. Nous nous retrouvons dans une minuscule pièce, à 6, à attendre le repas. Celui-ci fut mémorable : quelques os de mouton dans de la sauce bien épicée, et une seule cuisse de poulet, à partager, dans de la sauce également, tout cela accompagné de chapatis…
Le lendemain, Raja veut nous faire visiter sa ville en touk-touk (c’est son job). Mais nous préférons visiter par nous-mêmes.
Anne-Marie et Robert visitent le city palace. Tous les bâtiment sont roses, comme dans la ville. Une partie est encore habitée par la famille royale de Jaipur. La partie que nous visitons est tranformée en musée : collection d’habits et de tissus, collection d’armes… ainsi que de jolies pièces finement décorées.
Nous avons visité, tous les 4, l’observatoire astronomique, le Jantar Mantar : il possède le cadran solaire le plus grand du monde. Pour le reste, nous n’y avons pas compris grand chose, trop compliqué ! Et le Hawa Mahal, le palais des vents, avec sa superbe façade ajourée.
Le 7 janvier : fort d’Amber. L’arrivée est magnifique, avec le lac, les remparts sur des kilomètres, et les forts. A l’entrée, des centaines d’éléphants attendent de monter les visiteurs au fort… mais nous préférons monter à pied. L’intérieur du fort est sans intérêt particulier (c’est un vrai labyrinthe), à part une magnifique pièce toute en mosaïque de miroirs.
Le 8 janvier , nous une grande ballade dans le National Park Keoladeo de Bharatpur.nous y voyons: sangliers, chacals, antilopes,iguane et de nombreux oiseaux dont une grande colonie de marabouts.
UTTAR PRADESH et MADHYA PRADESH
A Fatehpur Sikri, nous découvrons la « ville fantôme » : de jolis bâtiments en pierre rouge construits au XVIème siècle et qui n’ont servis que 14 ans ! Nous sommes guidés par un indien parlant anglais, et on vous assure qu’on a tout compris, ha, ha… En tout cas, le roi avait 3 femmes et chaque femme avait sa maison : la plus grande pour sa femme hindou, et 2 plus petites pour la femme musulmane et la femme catholique…
Le 10, nous arrivons à Agra, dans le brouillard. Nous attendrons le lendemain pour visiter le Taj Mahal, et par chance, il fait beau ! Nous le verrons donc sous le soleil. Et c’est vrai que c’est beau ! Le rêve d’Anne-Marie est réalisé…
Mais il y a un monde fou aussi !! Nous prenons le temps de déambuler dans les jardins et à l’intérieur du mausolée.
Le Taj Mahal |
Le 14 janvier, nous faisons route vers Orchha (et quelle route ! Depuis la veille, c’est la galère), et nous arrêtons à Datia et visitons un ancien palais abandonné : le Govind palace. Il a sûrement du être magnifique à une époque… On s’est promené dans les différents étages, et avons eu quelques difficultés pour retrouver la sortie…
Nous arrivons à Khajuraho le 16 janvier et passons l’après-midi à visiter les temples, dont certains possèdent des sculptures extérieures érotiques… Les temples sont très bien entretenus, au milieu d’un jardin. On se déchausse, temple après temple…
Un des nombreux temples | Sculptures érotiques |
Le 17 janvier, l’orage nous réveille et nous prenons la route sous la pluie. La poussière a fait place aux trous d’eau et à la boue… la route est de plus en plus mauvaise… et comme nous avons du louper la bonne, nous nous retrouvons sur des chemins de terre, en cul de sac dans un village perdu… sous le regard ahuri des habitants que cela amuse… mais nous beaucoup moins, on se demande si on va réussir à sortir de ce merdier…..
Les campings-cars changent de couleur au fur et à mesure de la route, ils rosissent…
Le 18 janvier, encore de l’orage ce matin (il ne fait pourtant que 15 °), et nous continuons sur une route toujours aussi mauvaise : défoncée avec des trous d’eau.
Les routes ne sont pas belles à rouler |
Le 19 janvier, la route s’améliore enfin. Nous décidons de redonner leur couleur initiale à nos campings-cars. Le rose ne plait pas aux garçons : les Robert s’activent au lavage ! Et nous arrivons à Bénarès (Varanasi), sur les bords du Gange, tout propres, mais nous retrouvons la route boueuse et défoncée, nos campings-cars ne seront pas beaux longtemps.
Bénarès c’est la ville sacrée pour les hindous : chaque hindou se doit d’y aller au moins une fois dans sa vie. Le soir, nous nous rendons en rickshaw pour assister à une cérémonie sur les bords du Gange, au cours de laquelle des brahmanes font le « spectacle » : chants, musiques, encens, fleurs, bougies… Des gens déposent de petites lampes à huile sur le fleuve (nous aussi) et des tas de gens assistent au spectacle dans des barques. C’est un rituel bien curieux, mais nous sommes contents d’y avoir assisté et participé : Robert et Anne-Marie étaient bien placés et ont été sollicités pour « tirer les cloches » pendant toute la cérémonie…(presqu’une heure), dur, dur…
Cérémonie au bord du Gange |
Le lendemain, à 5 h du mat’, les 2 rickshaws sont là pour nous emmener à nouveau sur les bords du Gange, et nous déambulons le long des ghats, avant le lever du soleil. Nous assistons au bain rituel des hindous. Il ne fait pourtant pas chaud (11°) et ils se baignent, se lavent, prient dans l’eau. Certains ghats sont réservés aux crémations. Nous verrons dans l’un la préparation d’un « bûcher », avec le corps. On nous apprend qu’il faut 200 kilos de bois pour une crémation, bois qu’il faut acheter sur place, cher, et que certaines personnes pauvres n’en ont pas les moyens. Ceux-ci seront mis directement dans le Gange.
Le bain Le Gange La lessive |
Avant de retourner à nos campings-cars, nos rickshaws nous mènent dans une entreprise de tissage de soie et de cachemire. Nous sommes impressionnés par la programmation des machines, que ce soit machines manuelles ou machines électriques. En effet, le programme se fait à l’aide de cartes perforées.
Les 21 et 22 janvier, la route vers Gorakhpur est plus que mauvaise, nous ferons 170 km en 2 jours, entre 5 et 15 km/heure ! Les Robert en ont ras la casquette. Hélène et Anne-Marie ont largement le temps d’admirer le paysage… pas bien terrible pourtant : de grandes étendues de cultures, et de nombreux villages. Et Pour couronner le tout, le 21, un abruti de chauffeur de bus a arraché le rétro droit du laïka, en le doublant à fond la caisse, en ville. Il s’en est suivi un gros bouchon, un spectacle de rue qui a attiré une foule d’indiens, la police (avec bien du retard), un reporter de la presse locale… et après de grosses engueulades franco-anglo-hindi, nous repartons avec le rétro scotché.
Et le 22, nous serons pris dans un méga embouteillage à Mau. Vous ne pouvez pas imaginer le bordel que c’est : même s’il n’y a pas de place pour passer, les voitures viennent s’engouffrer quand même en double file, ainsi que les motos, rickshaws, vélos, piétons… et en plus il y a des tas de cailloux qui rétrécissent la route ! 1 m², la jeep s’y met, 2 m² le bus y va ! Du coup, çà coince partout, les voilà à contre-sens, en double file, en travers, accrochés les uns aux autres par les pare-chocs… et nous au milieu de tout çà, à attendre de pouvoir avancer, et en espérant que personne ne nous accroche…
Gros embouteillages |
BIHAR
Le 23, c’est bien notre veine, une manifestation politique nous bloque à Gorakpur, pendant 1 h 30.
Le 24 janvier, nous faisons un petit arrêt à Kushinagar, l’endroit ou Boudha a été incinéré (il paraît que ses cendres sont à l’intérieur de la coupole fermée…).
Le 25 janvier, nous arrivons enfin à la frontière népalaise, après une route très mauvaise sur la fin (4 heures pour faire 40 km!). Il fait nuit. Heureusement, tout se passe rapidement, aussi bien côté indien que côté népalais. Nous obtenons les 4 visas népalais en ½ heure, et pourtant sans électricité ; nous remplissons les papiers à la pile électrique. Pour finir, nous dormons sur le parking de l’immigration (bien gardés!).
Lieu où Bouddha est incinéré | Sur la route du Népal |
Nos impressions sur l’Inde :
Il y a tellement de choses à dire… on va essayer d’être brefs !
Il y a du monde tout le temps et partout : à pied, à vélo, à moto, en rickshaw, dans et sur les bus, dans et sur les camions…
Les indiens sont des gens très envahissants, très curieux (ils laissent la trace de leurs nez sur les vitres), et bruyants. Ils sont toujours très surpris d’apprendre que nous ne sommes que 2 par camping-car (ils se mettent bien à 25 dans un touk-touk!). Ils ouvrent les portes des campings-cars sans demander et vont jusqu’à entrer…
La circulation, parlons-en ! Il faut le vivre pour le croire. Une attention de chaque seconde, des yeux partout, il n’y a aucune règle. C’est la loi du plus fort ! De toute façon, ils passent… et attention à la carrosserie (nous ramenons quelques souvenirs avec nous). Et pour corser le tout, il faut éviter les nombreuses vaches, les nombreux chiens, les chèvres, et autres animaux, … les chars à bœufs, les marchands ambulants à pied avec leurs charrettes…
Nous avons rencontré sur certaines routes des conditions de circulation très difficiles : travaux d’ouvrage d’art abandonnés depuis longtemps (des centaines de ponts inachevés!), portions de routes non terminées, routes existantes non entretenues et dégradées par les poids lourds.
En Inde, tout est compliqué, mais tout est possible. Quand on demande notre route à une personne, il y en a bientôt 10 à s’agglutiner autour de nous, si ce n’est pas plus, pour finir par discuter entre eux, parce qu’ils ne sont pas d’accord. Et nous, on attend ! Car dans certains états, la signalisation est quasi inexistante, et s’il y en a, c’est écrit en hindi.
Se promener à pied dans les villes, c’est infernal tellement le bruit perçant des klaxons est incessant. Et en plus çà n’a rien d’attirant, à cause des déchets, des bouses de vache et des odeurs… Bien que chaque état soit différent, l’Inde a de gros efforts à faire en matière d’environnement (déchets, pollution…). Nous y avons croisé beaucoup de misère aux abords des villes notamment, dans des abris de fortune et sur les trottoirs.
Malgré tout çà, nous avons vu de très belles choses, les nombreux forts et palais, le Taj Mahal, les temples en marbre ciselé, et sommes loin d’avoir tout vu. Nous avons beaucoup apprécié le Kérala (Sud), le West Bengal, l’Assam, le Nagaland et le Manipur (nord-est), pour la beauté de leurs paysages.
Nourriture : très épicée. Ah, nos pauvres estomacs ont souffert ! (excepté Robert). Nous avons essentiellement mangé végétarien, car même lorsqu’on avait du « chicken », les morceaux étaient tellement minuscules qu’on n’avait même pas l’impression d’en manger… (On pense qu’en Inde un poulet doit nourrir 30 personnes).
Quelques chiffres :
1 € = 83 roupies indiennes
3 mois en Inde
km parcourus : 4 180 (1ère partie) – 1 400 (2ème partie)
Coût moyen du gazoil : 0,71
Coût moyen du gaz : 15 € la bouteille
Coût moyen d’un repas au resto : 1,80 €
Décalage horaire avec la France : 4 h 30
Coût d’une assurance voiture (1/3) pour 3 mois : 56,87 €